As-tu remarqué, en ces premiers jours de janvier, qu’à peine après avoir échangé nos vœux, LA question fuse : « Alors, c’est quoi ta résolution, cette année ? ».
La bonne résolution… Cette chose bateau à laquelle on se plie, ne fût-ce que quelques secondes (le temps d’émettre une bonne résolution et de l’oublier de suite). Sans même réfléchir à ce qu’on fait ni à ce qu’on dit. On se trouve un truc, genre le trio de tête « maigrir-arrêter de fumer- faire du sport ». Vite fait bien fait, hop ! Emballé c’est pesé !
Et pourtant, en y réfléchissant bien, la bonne résolution, c’est davantage
« en quelle couleur est-ce que je souhaite peindre mon monde, cette année ? ».
Ou encore
« A quoi est –ce que je souhaite que mon année ressemble ? ».
Ou mieux !
« Qu’est-ce que je me souhaite à moi, et comment vais-je tout mettre en œuvre pour l’obtenir ? ».
La bonne résolution est en toi….
Certes, je ne doute pas un seul instant que ton désir de maigrir /faire du sport/ arrêter de fumer soit sincère et utile. Mais voyons … La bonne résolution de l’an neuf, ce n’est pas se coller une corvée à faire pour se mettre en paix avec sa conscience. C’est plus que ça. Et tu peux le trouver : c’est quelque part en toi.
La bonne « bonne résolution », c’est de mettre un peu plus de soi-même dans sa vie. C’est quelque chose de l’ordre de plus d’équilibre, plus d’apaisement, plus de prendre soin de soi.
Sois honnête, sincère, courageux.se aussi.
D’une certaine façon, il est plus facile de se choisir un item du trio habituel des bonnes résolutions, de ne pas vraiment s’y coller et d’arriver fin de l’année sans avoir rien obtenu pour finir par déclarer sous le ton de la rigolade « moi cette année, j’ai choisi tagada et je n’ai évidemment tenu que deux semaines ».
Hilarité générale. C’est tout le monde pareil. On repart pour un tour dès janvier prochain.
Mais honnêtement hein ? Regarde ta vie, demande-toi ce que tu aimerais changer.
Ou mieux encore ! Si rien n’allait de travers dans ta vie et que tu pouvais faire quelque chose à laquelle tu aspires vraiment, ça serait quoi ? Je suis certaine qu’il ne te faudrait pas des heures pour trouver, je fais même le pari que tu en parles à longueur d’année …
« Oh ? Cette chose-là ? », me diras-tu, « ah non ! c’est un trop gros morceau, je ne peux pas en faire une résolution ! ».
WHAT ????
Ok, ok. Qui t’a dit qu’il fallait manger le mammouth en un seul repas ? Tu peux manger petit bout par petit bout. Ça demande du courage et de la discipline, mais c’est largement faisable.
Commence par te demander « Cette résolution-là, que demande-t-elle comme comportement, compétence, effort ? »
Parce que c’est par là qu’il faut commencer. Ta résolution représente l’éléphant. Les comportements à mettre en place, les compétences, les efforts, (les qualités, les moyens et j’en passe…) sont les petits morceaux d’éléphants que tu mangeras petit à petit.
Y’a un truc que Tony Robbins (coach américain hyper connu, pour ceux qui ne le connaissent pas) a dit :
On se décourage toujours à l’idée d’atteindre quelque chose en une année. Mais as-tu jamais considéré ce que tu pourrais accomplir en 5 ans, 10 ans, 30 ans ? Quelle personne seras-tu dans 30 ans ? (ou un peu moins peut etre, si tu as mon age lol).
Exemple : Cette année, c’est décidé, je veux être plus assertive.
Pour être plus assertive, comment dois-je me comporter ? Quels sont les compétences dont j’ai besoin ? Que dois-je mettre en place ?
Par exemple, au lieu de rester en retrait et de ne rien dire en réunion, je décide que je donne mon avis au moins une fois par réunion.
Oui, mais je ne me sens pas à l’aise à l’idée d’intervenir. OK. Donc peut-être que si, quand je reçois l’agenda de la réunion, je prépare par écrit mes idées et mes réflexions, je pourrai m’appuyer sur elles le moment venu ?
On ne peut pas tout contrôler, mais on peut au moins se préparer non ?
Du coup, au lieu de prendre la résolution « je veux être plus assertive » je peux choisir «je prépare mes réunions ».
Ah ! Pour préparer mes réunions, il va falloir que je sois organisée et disciplinée. Ok, donc je peux m’exercer à la discipline et à l’organisation en préparant mes réunions. Une fois que je serai rompue à l’exercice, je pourrai même transposer ma discipline et mon organisation dans autre chose !
Tu vois où je veux en venir ? Petit morceau par petit morceau.
Sois le changement que tu veux voir dans le monde. (Gandhi)
La bonne résolution de l’année, c’est avant tout une décision de changement que tu souhaites apporter à ta vie.
Au lieu de chercher midi à quatorze heures et de te trouver un graaaand projet, une graaaaaande bonne résolution, tu peux aussi décider que le changement commence par toi et par les bonnes questions à te poser.
Quels sont tes besoins ? Es-tu suffisamment vigilant(e) à y répondre ? Ou bien as-tu tendance à t’oublier complètement au profit de ton conjoint, ta famille, tes amis, tes collègues, ton chef ?
A quand remonte la dernière fois où tu as fait un truc rien que pour toi ?
Attention ! Je ne parle pas de tout plaquer pour aller faire le Machu Pichu a pieds avec des copains en laissant madame ou monsieur se dépatouiller seul (e) avec les mômes pendant des semaines !
Je parle d’instaurer des aspects ou des choses « non négociables » dans ta vie.
Avoir le temps de manger (matin, midi ou soir), c’est non négociable. Je fais en sortes d’y arriver. Quoi qu’il arrive.
Quoi qu’il arrive, je ne déroge pas à ma soirée entre filles / mecs le 3e jeudi du mois, à ma séance de sport le mercredi, à ma sortie à la bibliothèque tel jour, à ma ballade dans la nature, durant une heure, le samedi. Et je demande de l’aide à mon conjoint pour qu’il puisse prendre le relais afin que je puisse me tenir à cette promesse non négociable que je me suis faite.
Est-ce que je prends suffisamment soin de moi ? Est-ce que je m’entoure des bonnes personnes ? Est-ce que ce que je fais, ce que je décide, ce que j’accepte, est juste pour moi ?
Ma bonne résolution, c’est peut-être de veiller à être dans ce qui est juste pour moi (entendez, ce qui est dans la justesse, pas ce qui est seulement pour moi).
Tout simplement.
Si je fais attention à être dans ce qui est juste pour moi, je serai attentif (ve) à certaines choses importantes pour moi, par exemple : être assertive au travail (ou dans la sphère privée d’ailleurs), me développer, prendre du grade, savoir dire non, mettre des limites, prendre le temps de manger, prendre soin de mon corps, veiller à avoir assez de sommeil et de repos, garder un temps pour moi, me ménager des moments pour rire, être léger.e, fréquenter des personnes qui me font du bien, garder de la distance avec les choses, ne pas prendre tout pour moi etc…
L’effet Papillon
Chacun fait sa part, petit à petit. Et ça produit quelque chose de grand. C’est l’effet papillon.
On commence par soi, et ce faisant, on change les choses.
Si je respecte davantage mes besoins, si je les exprime, si je prends soin de moi, si je choisis de suivre mes aspirations, j’autorise mon conjoint à faire de même, car il se sentira libre de le faire, lui aussi. Mes enfants verront que je suis attentive à cela, et prendront exemple. Mes amis observeront ces changements aussi, et auront peut-être envie de le faire, idem pour les collègues et de fil en aiguille, mes petits changements inspireront d’autres personnes. Petit à petit, la communication s’améliorera au travail, à la maison, entre amis. Petit à petit, les choses changeront, pour moi et pour les autres.
Quand, sous l’effet de ton comportement envers toi-même au départ, le respect des limites et des besoins de chacun sera respecté au travail, par exemple, ça sera un grand changement parti d’un changement tout personnel.
Choisir sa bonne résolution de l’année peut ne pas être une corvée. Ni un truc lourd auquel s’attaquer.
Tu peux choisir de choisir une bonne résolution qui va alléger ta vie. Qui te rend joyeux, qui te porte et te pousse à prendre soin de toi.
Choisir sa bonne résolution n’est pas une obligation. C’est un choix.
Et si tu le vois comme une opportunité d’améliorer ta vie et celle des autres, ça prend tout de suite une autre couleur non ?