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Entends-tu ton le murmure de ton âme ?

C’est dans le battement de ton cœur et le souffle de ta respiration que tu peux entendre le murmure de ton âme...

Quand j’ai récemment partagé ce qu’il m’arrivait, dans une énergie de partage de vulnérabilité, j’ai été interpellée par les réactions que cela a suscité.


Il y a eu de nombreux messages de soutien. D’encouragement. « Ça va aller ! Tu vas rebondir ! ».


Et il y a eu des messages de conseils : « Tu devrais faire ci ! Ou cela ! ». On m’a même enjoint de ne pas penser au suicide… (A aucun moment je n’avais dit que je pensais au suicide).


J’ai vraiment été interpellée.


Le message que j’avais posté n’avait pour autre objectif que de partager un truc de l’ordre de : « Tu vois, moi aussi je vis des trucs, des émotions négatives fortes, je me raconte un tas d’histoires de catastrophes. Mon Ego me sert sur un plateau d’argent une traversée du désert en pleine tempête dont il a le secret quand le changement se pointe et qu’il en a peur. Je me sens perdue, tout en percevant que ce qui arrive n’est autre que la transformation que j’appelle depuis si longtemps. Si toi aussi, tu vis un truc difficile, sache que tu n’es pas seul-e. Et qu’il est possible de se laisser traverser, se laisser vivre ces émotions, tout en gardant la foi que quelque chose de mieux va arriver ».


Interpellée car, c’est comme si mon message était passé 3km au-dessus de la tête d’une partie de mon réseau.


Ce n’était pas une façon de demander de l’aide, ça, je le fais en MP aux personnes concernées, mais une invitation au partage d’expérience et surtout, surtout, à envisager ce qui se passe autrement qu’au travers du prisme du drame.


Parlant de drame. Tiens, hier... Hier, j’assistais à un webinaire d’une copine à propos de « la joie d’être inutile ». Ça me parlait à mort vu que, sans voiture, à Neufchâteau, difficile de trouver le moyen d’aller aider dans les zones inondées. Et que moi, hein, quand je suis privée de la capacité d’action, ça me met bien convenablement au contact de l’impuissance. Et je n’aime pas ça.


Bref.


Parmi les participantes se trouvait une personne dont la maison avait été inondée. Et, au gré du webinaire, arrive le moment où elle dit : « C’est fou à dire, hein, j’ose à peine l’exprimer à voix haute, mais finalement, c’est ce qu’il me fallait pour oser prendre la décision de partir de cette maison – où j’ai vécu bien trop de drames – et de commencer un nouveau chapitre de vie ! J’espère que je ne choque pas en disant ça, mais c’est ce que je ressens ».


Je ne dis pas que toutes les personnes qui ont vécu ces inondations avaient besoin de vivre ça pour « passer à autre chose », hein.


Seulement que c’était le cas de cette personne-là. Et que c’est mon cas dans ce que je vis.


Au-delà de la difficulté, de la souffrance, de ce que l’on vit, parfois, existe un cadeau. Ou des cadeaux.

Souvent, n’est drame que ce que l’on décide de considérer comme drame.


Ne dit-on pas : « A quelque chose malheur est bon » ?


Ce matin, je lisais un article à propos du Leadership où il était précisé que les temps d’arrêt sont cruciaux pour tout entrepreneur, chef d’entreprise, leader : pour pouvoir éclaircir ses idées, prendre du recul, accéder à la créativité et se connecter à sa vision. A être toujours la tête dans le guidon, on en oublie la route et la destination.


Je suis donc à l’arrêt. Genre total, en plus, puisque par-dessus le marché, ayant été contrainte de rendre ma voiture, je me retrouve à pied. Et à pied à Neufchâteau, je t’explique pas comme c’est galère.


En plus d’être à l’arrêt professionnellement, je suis à l’arrêt, littéralement.


C’est inconfortable comme situation. Et pourtant, je bénéficie du luxe suprême de cette société : le temps.


Le « rien faire ».


Enfin rien.


Déjà, je suis en contact permanent avec mes émotions, puisque je ne m’agite pas à faire, faire, faire, que mon cerveau n’est occupé à aucune tâche quelconque qui puisse le distraire et que j’ai tout le temps de penser et de ressentir.


Et d’observer, du coup, quelles sont mes pensées et quelles sont mes émotions.


Et de constater, hein, que mon Ego se la raconte. Et bien comme il le faut, en plus !


Un peu comme la tirade de Cyrano de Bergerac :


  • Scénario catastrophe : « Ciel ! Sans emploi à cet âge avancé ? Et bien bonne chance pour te repositionner ! ».

  • Comparaison : « Comment se fait-il que d’autres réussissent là où j’ai échoué ? Dieu ! Je dois être une vraie nullité ! ».

  • Injustice : "Ô rage ! Ô désespoir ! Pas d’accès au chômage, interdiction de relancer un projet, en rien, désormais, je ne puis croire ! ».

  • Tort de moi-même : « Si tu as dû fermer, c’est que forcément, quelque part tu t’es trompée ! D’offre de services, à présent, tu dois changer ! ».

  • Apitoiement : « 49 ans et toujours en train de ramer, en voilà, une vie gâchée ! ».

  • Avenir bouché : « Comment donc vas-tu bien pouvoir contribuer ? Pour rien d’autre tu n’es douée ! ».

  • Mode binaire : « Soit tu entreprends, soit un contrat d’employée tu prends ! En dehors de ces deux-là, c’est le néant ! ».

  • Urgence : « Prend n’importe quoi ! Allez hop ! Tes enfants et toi avez besoin d’un toit ! ».

Ça a quelque chose d’impressionnant de constater que mes journées sont peuplées de ce genre de pensées.


Ça demande de la présence à moi que de les laisser traverser. De me laisser traverser par le émotions qu’elles suscitent, sans y mettre de signification, sans en faire un drame.


Dire STOP.


Respirer.


Encore une fois.


Et une fois de plus.


Aah. Ça va déjà mieux.


Y’a déjà davantage d’espace, là, quand je respire et que je me rends présente à moi-même.


Et je peux commencer à laisser venir. Ce qui m’appelle. Ce dont j’ai envie, comme vie.


Parce que c’est dans le ralentissement ou à l’arrêt, qu’on peut se connecter à ce à quoi on aspire, profondément.


Bien souvent, mes clients me disaient : « Un objectif de coaching ? Ouche ! Je sais ce que je ne veux plus, mais je ne sais pas ce que je veux ! ».


Normal.


Quand tu cours partout, que tu as la pression, que tu stresses, que tu as des difficultés relationnelles, des ennuis de santé, des soucis financiers, toussa, et que ta vie va trop vite… Tu peux facilement faire le bilan de tout ce qui ne te convient pas. Tu y es confronté-e chaque jour.


Mais ce que tu veux à la place demande un temps d’arrêt. L’acceptation de ce qui est.


C’est dans le battement de ton cœur et le souffle de ta respiration que tu peux entendre le murmure de ton âme...



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